La Ferme du P’tit Bois, une histoire de famille et d’engagement

La Ferme du P’tit Bois, c’est avant tout une histoire de famille. D’abord avec Emmanuel et Karine qui ont rejoint le GAEC familial dès 2003, à l’âge de 28 ans, alors que la mère d’Emmanuel était encore en activité. Puis ce fut le tour d’Anaïs, sa sœur, en 2011, année où leur mère prenait une retraite bien méritée. Le quatrième larron, Numa, est le seul qui ne soit pas de la famille : d’abord salarié, il a très vite fait part de son envie d’intégrer l’entreprise après une conversion professionnelle, pour une vie en plein air et loin de la vie de bureaux. C’est donc tous les quatre qu’ils font vivre l’exploitation, aidés depuis peu par Jean-Baptiste, salarié. Aujourd’hui, la ferme est installée sur 150 ha avec près de 140 vaches laitières qui produisent 2 000 L de lait chaque jour.

Leurs profils ? Si Emmanuel et Karine sont issus de formation en agriculture pour l’un et en agro-alimentaire pour l’autre, ce n’est pas le cas d’Anaïs qui était monitrice d’équitation avant de rejoindre la ferme et de Numa qui était comptable de formation. Pour les unes comme pour les autres, s’investir dans l’exploitation était une opportunité et un choix de vie.

A sa création dans les années 80, la ferme s’est spécialisée en production laitière. En 2007, le GAEC a décidé d’entreprendre la conversion en bio. Il n’est pas si facile de passer en bio, c’est un processus exigeant qui demande quelques années. Cela impose le respect d’un cahier des charges défini par la réglementation européenne qui précise les règles de production, d’élevage et de transformation du lait. De nombreux contrôles sont effectués régulièrement. N’est pas bio qui veut.

Pour l’équipe de la Ferme du P’tit Bois, c’était cependant une évidence en lien avec son éthique personnelle. Il a fallu mener toute une réflexion pour garantir aux vaches une alimentation exempte de tous produits non conformes à l’agriculture biologique : moins d’intrants, moins de maïs pour passer à une nourriture à base d’herbe pour les vaches. Ce choix a nécessité un changement d’affectation des sols pour développer les pâturages. L’idée était de faire évoluer le modèle économique, pour aller vers un plus grand respect de l’animal et bien sûr du consommateur qui est au bout de la chaîne. C’est donc en 2009 que les produits issus de la Ferme du P’tit Bois ont bénéficié du label Bio.

Le deuxième tournant a été la décision de transformer le lait. Karine en a été le moteur en 2008, l’idée étant de vivre des produits transformés issus de la production laitière. Aujourd’hui, ce sont les deux femmes qui s’occupent de la transformation du lait, les deux hommes prenant en charge la gestion technique de la ferme et la production laitière. Fromage blanc, tome nature, tome aux algues et fromage de type camembert sont les produits phares de la ferme sans oublier bien sûr le lait cru.

Ce choix était lié aussi à l’envie de se libérer au maximum des intermédiaires. La vente directe en circuits courts en est le corollaire. Si tous ces bons produits sont disponibles sur le marché ambulant de BVBR, ils se retrouvent aussi dans les principaux magasins de producteurs à proximité de Rennes et Saint Malo et dans les Biocoop du secteur. Une vente directe est aussi organisée tous les vendredis soir sur le site de la ferme.

  

Leur organisation en binôme leur permet d’aménager les temps de travail pour une vie équilibrée, avec une place pour le temps libre et les loisirs. Ils sont tous les quatre heureux de vivre de leur travail, dans un environnement qu’ils ont choisi : « On aime ce qu’on fait, on aime la relation avec les animaux et la nature, on essaie de respecter au mieux l’environnement qui nous fait vivre ». Les activités sont variées. Si les semaines se ressemblent, le travail quotidien est chaque jour différent. Selon Karine et d’Anaïs, trois enfants chacune, leurs activités sont tout à fait compatibles avec une vie de famille : « travailler dans son entreprise, en tant que patron est finalement plus simple qu’occuper un poste de salarié. Il est possible de prendre du temps en cas de besoin, cela donne une souplesse dans les horaires ».

L’avenir de la ferme ? Quelques inquiétudes liées à la baisse de la consommation bio ces derniers mois, en lien avec le contexte. Mais tous restent cependant persuadés que la consommation locale est l’une des réponses aux grands enjeux environnementaux auxquels nous devons faire face. Comment les soutenir ? C’est simple : consommons local en faisant vivre ces producteurs qui s’investissent pour nous fournir une alimentation saine sur notre territoire.

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