Du bonheur en conserves à la Ferme des Pots’Potes

Rien ne destinait Angélique et Brice à s’installer en tant qu’agriculteurs dans le pays de Dol. C’est à l’ouverture de leurs petits pots aux couleurs chatoyantes et aux saveurs exquises que l’on mesure le chemin atypique parcouru par les deux jeunes franciliens.

Lui était pompier, elle a suivi une formation de kinésithérapeute. C’est leur passion partagée pour la cuisine et leur sensibilité écologique qui viennent remettre en question leur quotidien en banlieue parisienne et les pousse à élargir leurs horizons. Brice décide de sauter le pas et entame alors en 2011 un BPREA (brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole) en maraîchage au CPSA de Combourg. Ce choix de reconversion professionnelle ne s’est pour autant pas fait à l’aveugle : il s’était déjà testé sur des formations, notamment à la ferme de Sainte Marthe. De son côté, Angélique choisit elle aussi de s’intégrer pleinement dans le monde rural, en suivant un BTS en production horticole. Depuis toujours férue de sciences et avide de connaissances, elle s’intéresse aux plantes et à la biologie végétale. Après une poursuite d’études en sciences de l’éducation, elle devient formatrice au CPSA de Combourg. Séduits par la région, les deux compagnons y posent durablement leurs valises au terme de quelques années de recherche de terrain, pour s’installer à La Boussac en 2016. Ils découvrent avec bonheur un territoire déjà très actif sur les circuits courts et l’agriculture biologique, deux aspects qui sonnent pour eux comme une évidence lors de la création de leur entreprise en 2017.

L’exploitation est à l’origine dédiée d’une part au maraîchage des primeurs, une production assez difficile arrivant entre les légumes d’hiver et ceux de printemps, tandis que les légumes d’été sont destinés à être transformés à la conserverie. Malheureusement, la foudre frappe à l’été 2018 le hangar agricole, détruisant tout leur outil de travail ainsi que les 100m2 de laboratoire, leur stock de l’année en conserve et une partie de la récolte. Sans pour autant s’avouer défaits, Angélique et Brice doivent se réinventer pour faire face au drame. Un an plus tard, le hangar est reconstruit avec l’aide d’artisans et d’amis. Le nouveau laboratoire voit le jour et leur permet de reprendre leur activité de conserverie.

Alors que le confinement a contraint les marchés à fermer durant le premier confinement, le couple a su s’adapter durant cette période incertaine et anxiogène, en livrant à domicile leurs paniers. Si le déconfinement a vu la demande s’amoindrir de ce côté, leurs ventes en magasins ont doublé. Proches de la Bretagne Romantique, ils rejoignent, pour le plaisir de nos papilles, le marché ambulant de BVBR début novembre.

Jamais à court de défis, Angélique et Brice partent maintenant en quête de nouvelles recettes et espèrent créer un emploi sur la ferme. Ils envisagent également de transformer la production d’autres maraîchers voisins, avec qui ils coopèrent déjà. Habiter un territoire, c’est avant tout une affaire de coopération et d’entraide, cela ils l’ont bien compris !

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