Yannos nous reçoit dans son laboratoire, installé dans une dépendance de sa maison, à Saint-Thual.
L’école, c’était pas mon truc. J’ai arrêté à 15 ans et j’ai préparé un CAP de cuisine. A 19 ans, j’étais chef-cuisinier dans une maison de retraite et je préparais à manger deux fois par jour pour 100 personnes. C’est depuis ce temps-là que je suis très à l’aise avec les grandes quantités !
Par la suite, je suis tombé dans le monde des chapiteaux : mariages, festivals, anniversaires… J’ai découvert le montage de ces grandes toiles qui rappellent les voiliers avec leurs mâts et leurs haubans… sauf que l’objectif est que ça ne bouge pas ! Je préparais les repas pour les artistes, les bénévoles… par exemple pour le festival de chant de marins à Cancale.
C’est comme ça qu’est né le Restaurant de la Famille Stroga ?
En 2009, j’ai eu envie de rassembler mes deux mondes, la cuisine et les chapiteaux, en proposant un repas-spectacle assez délirant : femme-tronc, frères siamois, service en échasses… Une bonne occasion aussi de rassembler les potes et la famille. On a donné le spectacle une cinquantaine de fois. Et puis tout s’est arrêté brutalement en 2020, l’année du COVID.
Et tu as décidé de rebondir en proposant des pizzas.
J’avais envie de me poser un peu. L’été, maintenant, je fais encore quelques tournées, mais moins loin. Les pizzas, c’est sympa, tout le monde aime ça. Et c‘est quelque chose que j’avais déjà l’habitude de faire, par exemple pour une soirée entre potes.
Tes pizzas ont vraiment quelque chose de spécial…
Oui, ça plait vraiment. Le truc, c’est que je ne les cuis pas complètement. La cuisson est à terminer à la maison. C’est ce qui vous permet d’avoir une pizza chaude et moelleuse juste après l’apéro ! Et moi, ça me permet de travailler plus sereinement le vendredi. L’autre caractéristique de mes pizzas, c’est que la garniture est vraiment généreuse et que je privilégie les légumes locaux : patates, poireaux, oignons rouges… parfois des brocolis. Et enfin, j’utilise une sauce tomate que je cuisine « aux p’tits oignons » puis que je mets en bocaux.
De jeudi à vendredi, c’est 48h non-stop.
Oh oui ! Le mercredi, je relève les commandes de BVBR (Marché Ambulant) et de l’Éprouvette à Saint-André-des-Eaux (Mon Épi). Je prends aussi des commandes directement par SMS (06 61 15 25 33). Le jeudi, je fais mes achats. Le vendredi matin, je cuisine la quarantaine de pizzas commandées. Une minute et demie pour préparer chaque pizza pendant que la précédente est au four. Je livre BVBR aux Serres de Québriac en début d’après-midi et l’Éprouvette ensuite. Enfin, vers 17h, je rejoins le café auto-géré de Saint-Thual et je remets aux clients les dernières pizzas commandées par SMS. Et enfin, ouf, je me détends…
Et pour la suite, des projets ?
J’aimerais bien prendre le temps d’essayer de nouvelles pizzas. Par exemple : épinards, crème, lardons, oignons, champignons… Ou encore avec de la butternut à la place de la sauce tomate ? Mais je freine mes ardeurs car je souhaite absolument rester « intermittent du travail » !