Parlez-nous un peu de vous
Sang-mêlé d’une bretonne (pays de Brocéliande) et d’un nordiste (aux abords de la Belgique), mes grands-parents agriculteurs et mes parents m’ont partagé leur lien très fort à la terre, à la nature, leur curiosité, leur joie de vivre, de travailler et leur grande générosité. J’essaie, humblement, de suivre leurs traces à ma façon. La musique m’a happée à l’âge de quatre ans et un lien indéfectible et viscéral s’est scellé entre nous. Je suis aujourd’hui à la fois musicien multi-instrumentiste (claviers/guitares), chanteur, compositeur et… développeur sonore. Papa de deux garçons merveilleux, je voyage au creux de leurs rêves et de leur fantaisie, tout autant qu’avec la musique.
Quelle est votre rapport avec votre lieu de vie et ceux qui y vivent ?
Avec ma femme, nous avons choisi de construire notre nid à Hédé il y a une dizaine d’année pour son cadre magnifique (les onze écluses, le bourg, le château) et son effervescence culturelle et associative, loin des villes dortoirs de la première couronne rennaise. Nous sommes tous les deux très attachés à la Bretagne, à sa culture, son immense patrimoine et à la mer. Nous y sommes nés et aurions du mal à la quitter. Que ce soit au sein du collectif des Pratos par le passé ou avec Artoutaï Productions aujourd’hui, j’ai à cœur de m’investir artistiquement avec les habitants de Bretagne Romantique, en plus de mes projets de création. Plus récemment, j’ai aussi plongé tête baissée dans la magnifique dynamique de territoire insufflée par B.V.B.R. Celle-ci m’a donné une belle raison de m’engager et de ne pas me morfondre lors des confinements successifs, avec notamment la co-création des trois sites web de l’association en trois semaines.
Comment en êtes-vous arrivé à cette activité ?
Enfant, je partageais mon temps libre à flâner dans les champs à découvrir/élever des insectes et à jouer de la musique classique au grand-orgue ou au piano (Shumann, Bach, Cesar Franck, Litz, etc…). Jusqu’à l’adolescence, j’hésitais encore entre ma passion pour la biologie animale et la musique ; classique ou grunge (j’étais aussi fan de Nirvana et Pearl Jam). N’ayant pas été retenu d’un cheveu au concours Louis Lumière où j’aurais appris à créer du son pour le cinéma, je me suis consacré entièrement à ma nouvelle passion pour l’informatique (les débuts d’internet). J’ai travaillé une dizaine d’années à concevoir des algorithmes de traitement du son et de la vidéo en entreprise, et à tenter de faciliter le travail d’équipes de chercheurs et développeurs. En parallèle, j’ai développé de nombreux projets musicaux : du rock celtique (Morenn) à la chanson. Convaincu que l’essentiel de l’adulte que l’on devient s’acquiert très tôt, j’ai progressivement co-créé avec d’autres ami.e.s artistes de premiers spectacles à destination du jeune public. Et progressivement, j’ai osé réaliser mon rêve de gosse, vivre de la musique. Cela fait cinq ans maintenant.
Parlez-nous de votre passion créatrice…
Passionné par les sonorités des instruments 70’, les instruments acoustiques/mécaniques et la musique concrète que je mélange volontiers à des sons plus classiques ou électroniques, ma musique emprunte de multiples sentiers au fil des projets avec en fil rouge la poésie ; et aussi une envie de jouer musicalement avec les éléments naturels : l’eau (rêverie électro-aquatique Fleuve), la pierre…D’ailleurs en ce moment, je collabore avec le tailleur de pierre Loïc Maillard de Lanhélin pour créer des pierres sonores à partir de pierres locales pour une future création. En plus de mes propres spectacles jeune & tout public (Naïkö, Les âmes heureuses sont amoureuses, A toute vapeur !, Tchipan, Fleuve), j’interviens régulièrement en tant que compositeur ou arrangeur pour divers projets artistiques : chanson, théâtre, arts de la rue, courts métrages, installations, etc…
Depuis deux ans, je me spécialise dans la musique à l’image et l’utilisation poussée du numérique comme outil “vivant” de création pour le spectacle vivant. La musique a tellement de facettes qu’il me faudra plusieurs vies pour tenter d’en faire le tour. Mais être constamment en apprentissage pour découvrir et s’approprier de nouvelles facettes est ce qui me réjouit le plus dans ce drôle de métier !