Kig Ha Vi, une petite exploitation qui ne manque pas de caractère

Kig Ha Vi, c’est avant tout une aventure familiale et un projet de vie. Convaincues depuis toujours par les bienfaits de l’agriculture biologique et par le bien fondé des circuits courts, c’est ensemble qu’Elodie et Aline relèvent le défi de vivre de leur petite exploitation.  Elles s’occupent de 59 hectares, 3 000 poules pondeuses, 20 000 poulettes, 30 vaches allaitantes, veaux et génisses, avec l’aide de Christian, leur père. Mais ne vous y trompez pas, le travail ne prend pas toute la place dans leur vie : elles affirment de concert que leur priorité, ce n’est pas leur exploitation, c’est bien leur vie de famille avec 7 enfants à elles deux.

Si Elodie a bien un parcours scolaire agricole, avec un BTS Gestion agricole, une licence professionnelle en droit agricole enrichie d’une solide expérience professionnelle dans ce milieu, ce n’est pas du tout le cas d’Aline qui est coiffeuse de formation. Mais quand sa sœur lui propose de rejoindre l’exploitation qu’elle vient de créer avec son père en 2017, Aline n’hésite pas une seconde pour changer de cap et viser la reconversion. Il faut se former ? Qu’à cela ne tienne, c’est parti pour un Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole qu’elle obtient en 2019.

En 2021, l’exploitation a atteint son rythme de croisière, elle s’est agrandie de quelques hectares et de deux bâtiments. Leur petite exploitation repose sur quatre axes : les poules pondeuses, l’atelier des poulettes qu’elles élèvent jusqu’à 18 semaines, l’élevage bovin et la culture des céréales. Leur credo ? le bio et la vente locale. Avec la livraison des œufs dans près de 70 commerces locaux entre Rennes, Dinan et Saint-Malo jusqu’à Avranches, elles ont le plaisir d’entretenir de vraies relations avec les revendeurs. La livraison est d’ailleurs l’occasion de donner et de prendre des nouvelles de leurs clients autour d’un petit café. Parallèlement, la vente des colis de viande de bœuf ou de veau se fait directement à la ferme tous les deux mois.

Les deux sœurs se sont organisées pour que vie familiale et travail soient compatibles. Elles alternent d’une semaine sur l’autre : ramassage des œufs (2 500 par jour quand même !) et livraison. Le reste du temps est consacré à l’élevage des bovins, la préparation des colis de viande et le travail d’entretien de l’exploitation. Pour les céréales, elles n’hésitent pas à se faire aider, soit par des salariés en CDD, soit par des entreprises de travaux agricoles ou la CUMA.

Deux fois par an, une distribution de poules est organisée en partenariat avec « Poule pour tous ». Et ces jours-là, c’est embouteillage garanti dans leur hameau. Ce n’est pas moins de 1400 poules qui sont adoptées à chaque fois, sous l’œil attendri d’Elodie et Aline qui prodiguent à cette occasion moult conseils aux acquéreurs.

L’engagement est aussi pour Elodie et Aline une façon de donner vie à leurs convictions. Elodie est Vice-Présidence à l’association « Paysans Bio de Bretagne Romantique », Vice-présidente d’Agrobio plus particulièrement chargée de la place des femmes en agriculture bio tandis qu’Aline assure la mission de référente territoriale d’Agrobio. Elles sont aussi investies dans la formation avec le Groupe CETA.

Pour conclure, rencontrer Elodie et Aline fait tout simplement du bien. Elles sont enthousiastes et compétentes. Elles démontrent qu’il est possible de bien vivre dans une petite exploitation biologique à taille humaine en privilégiant les circuits courts. Et comme le dit Elodie : « deux femmes à la tête d’une exploitation : ça casse les stéréotypes » !

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