Le public au rendez-vous pour cette soirée sous le signe de l’alimentation locale!

C’est une belle soirée qui a été offerte jeudi 25 novembre aux habitants de Bretagne Romantique.

Notre association BVBR, en partenariat avec la Biocoop « le Chat Biotté » et le cinéma le Châteaubriand, ont saisi l’opportunité du festival AlimenTerre, qui se déploie chaque année durant un mois sur toute la France, pour organiser un moment convivial autour de la projection d’un film « Manger autrement : l’expérimentation ».

Presque 70 personnes ont répondu présent. 

La soirée a débuté par un buffet, mais attention !!! Que du local !

Le Fournil de Fewen a ainsi proposé des petits palmiers au pesto et du pain, quand Délice By Irène nous a concocté un houmous à tomber par terre, Sylvie de l’Éprouvette nous avait préparé des petits muffins salés…. Quant à Catherine de la Chèvrerie de la Poterie, c’est avec son assortiment de fromages de chèvre qu’elle nous a régalés.

Pour les boissons, nous avions le choix de cidre et jus de pomme apportés par la Biocoop et par l’association Tyfamille, sans oublier les tisanes offertes par Sarah de Grain de Meliss qui ont eu un succès fou. 

C’est donc les papilles gustatives bien éveillées que nous avons pu assister à la projection du film, suivie par un temps d’échange qui a réuni plus d’une dizaine d’acteurs de l’alimentation locale apportant leurs témoignages et leurs éclairages sur les actions menées sur notre territoire.

Ainsi, pour Sarah de Grain de Meliss et Karine du Fournil de Fewen, pour lesquelles le choix de l’alimentation locale était déjà un engagement, le visionnement de ce film qui détaille les conséquences désastreuses de l’alimentation industrielle conforte l’idée que consommer local n’est plus un choix, mais un devoir et une nécessité… Mais selon elles, la principale question reste de savoir comment sensibiliser à cette nécessité au-delà des cercles déjà convaincus ? Comment faire durablement comprendre aux consommateurs tous les enjeux de leur consommation ?

Un avis partagé par Guillaume de la ferme des Domaines qui fait part du désarroi des producteurs locaux qui ont vu la dynamique de consommation locale vertueuse enclenchée durant les confinements et la crise sanitaire se dégonfler d’un coup de manière incompréhensible.  

Positionnement confirmé par Laurent et Babeth du Fournil du Loup qui depuis des années sont paysans boulangers à Combourg, cultivant leur propre matière première: ils ont toujours privilégié une distribution de leur production très local.

Diane de la Biocoop a rebondi sur le sujet de l’huile de palme, longuement évoqué dans le film, où l’on montre le nombre de surfaces forestières sacrifiées pour la produire. Les habitants de ces régions ne peuvent même plus se nourrir de leur terre ravagée et deviennent eux même des esclaves de notre manière de consommer… Avec son témoignage, on a compris que l’enjeu était un équilibre à trouver entre le très faible coût financier de l’huile de palme dans l’alimentation et le coût écologique invisible mais extrêmement élevé… Il est très difficile aujourd’hui de lui trouver une alternative respectueuse de l’environnement et des hommes, même si des expériences sont en cours. Le film montre d’ailleurs bien la grande difficulté aujourd’hui de manger sans huile de palme.

Karina, de l’association Ty famille qui essaie de modifier les pratiques alimentaires dans les cantines à Combourg, souligne quant à elle que les habitudes alimentaires dans les familles changent très souvent sous l’impulsion des enfants, constat largement approuvé par la salle… Ce qui tendrait à dire que c’est par la génération à venir que pourrait se transformer durablement notre alimentation et donc notre manière de produire.

Catherine, de la Chèvrerie de la Poterie à Dingé, a souligné la grande pertinence et la belle idée du film qui consiste à symboliser physiquement à travers un jardin de 4 400m2, tracé physiquement et délimité, ce que représente en surface l’alimentation moyenne d’un européen. On voit clairement la part de notre alimentation locale, la part de notre alimentation venant des terres à l’étranger, mais aussi la surface énorme qu’emprunte l’alimentation destinée à nourrir les animaux d’élevage industriel qui fournissent viandes, laitage, etc… Plus de la moitié des 4 400m2 leur est consacrée.

Et c’est l’autre sujet du film, la problématique de l’alimentation carnée… car le film fait la part belle au régime végétarien, frisant parfois la caricature de femmes qui seraient plus enclines à devenir végétariennes et les hommes qui seraient des invétérés viandards !

De fait, je ne sais pas si des études viennent infirmer ou confirmer cette tendance. Toujours est-il que Guillaume de la Ferme des Gats qui produit de la viande bovine et du porc à Meillac, Christophe de la Ferme du Rocher avec son élevage ovin et bovin à Québriac et Paul Legrand dans l’élevage bovin à Tinténiac, sont venus opportunément contrebalancer un peu ce positionnement en apportant la parole d’éleveurs qui ont fait le choix d’élevage extensif et de vendre quasi exclusivement leur production en circuit court… Christophe nous a détaillé le processus d’élevage extensif et distribution, qui en terme d’émission de CO2  est sans commune mesure avec celui évoqué dans le film par l’élevage industriel.

Il y a d’ailleurs de fortes chances qu’en relocalisant de manière respectueuse pour la terre, les animaux et les hommes, l’élevage et la consommation, le résultat soit qu’effectivement nous soyons obligés de diminuer la consommation de viande, tout en ayant encore de la capacité d’accueil pour des élevages à taille humaine et en augmentant la qualité de notre alimentation et de celle des animaux. 

Le mot de la fin que je retiens sera celui d’un des témoins de la coopérative « Hansalim » en Corée qui nourrit près de 1,5 millions de personnes en circuit court. 

« Quand on produit de la nourriture et qu’on sait que ce sont nos amis, notre famille et notre voisin qui vont la manger ; on fait plus attention, car on n’a pas envie de les rendre malades ».

Finalement le résumé de notre projet à BVBR.


Et s’il vous reste encore un doute, essayez l’alimentation locale en passant commande chaque semaine sur notre portail, vous commandez, nous livrons… BVBR c’est une association de Bretagne Romantique impulsée par des habitants et des acteurs du territoire !

* credit photo: Antony / Cinema Le Chateaubriand

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