Écologie et luttes féministes : suggestions de lecture

L’éco-féminisme est partout. En politique, en librairie, dans le spectacle vivant comme à l’université. Ce courant de pensée relie toutes les dominations pour mieux lutter contre elles. Son côté provocateur suscite la méfiance ou l’intérêt. Et quelques lectures peuvent contribuer à relâcher un peu la tension.

Environnement toxique, Kate Beaton, éd. Casterman

La pauvreté relationnelle, l’isolement géographique, l’empêchement social et ses répercussions sur les rapports humains : c’est tout ça dont témoigne Kate Beaton. C’est aussi un parcours de vie, celui d’une femme aux prises avec les souffrances de ses collègues. Car le milieu minier canadien, comme d’autres secteurs soumis à de hauts rendements, dévore en silence… Capitalisme à outrance et patriarcat : même combat !

Les Fées scientifiques, Zoé Sauvage, éd. Cambourakis

Nous sommes en 2037. Zoé, étudiante en biologie, vit dans une ville noyée par la pollution. Elle décroche un stage chez Écotopia, une immense réserve naturelle. Elle rencontre des «fées scientifiques» qui bouleverseront sa perception de la science et de la nature : la primatologue Jane Goodall, Monica Gagliano, pionnière de la bioacoustique végétale ou encore Temple Grandin, spécialiste du bien-être animal. Cette BD onirique et écoféministe invite à repenser notre rapport à la science des laboratoires, qui ne permet jamais tout à fait de comprendre les mécanismes du vivant.

Resisters, J. Burgart Goutal/ A. Chapon, éd. Tana

Vous n’avez rien compris à l’écoféminisme? Alors lisez ce roman graphique. L’histoire se passe en 2030. Pandémie, surveillance de masse, crise migratoire, épuisement des ressources : sept personnages tentent de survivre dans un monde étouffant et angoissant. Comment lutter contre le système patriarcal et ses inégalités ? Comment réinventer l’amour et notre rapport au vivant ? Les textes qui accompagnent les très beaux dessins ont l’avantage d’être pédagogiques.

Faire partie du monde. Réflexions écoféministes, Collectif, éd. du remue-ménage

Ce livre postule l’urgence de l’écoféminisme. Comprendre les similitudes dans le fonctionnement du patriarcat et de l’exploitation permet de revaloriser de puissantes stratégies de résistance. Toutes sont engagées sur plusieurs fronts pour freiner la destruction, et défendent que nous n’y arriverons pas sans rompre radicalement avec l’idéologie de domination.

Maltriarcat, Anais Lecoq, éditions Nouriturfu

La journaliste Anaïs Lecoq interroge la place des femmes au sein du milieu brassicole. Dans son verre, des bières à manger au goût de pâtisseries, sans la pression de boire de la « bière de fille ».

In Vino Femina, Fottorino / Pernot-Burlet, éd. Hachette Vins

Cette bande dessinée est riche d’enseignements puisque les lampées sexistes, et autres saynètes montrant le quotidien crasse des femmes dans le milieu, s’intercalent avec des portraits de professionnelles du vin. Qu’elles soient sommelière, viticultrice ou commerciale…

Féministe des champs, du retour à la terre à l’écologie queer, Constance Rimlinger, éd. PUF 

« En ces temps de crise écologique et sociale, choisir d’enquêter sur des groupes et individus qui constituent une petite minorité mais qui sont porteurs d’une autre manière d’être au monde, c’est reconnaître qu’ils proposent des alternatives ». Un voyage qui laisse rêveu.r.se.

Vivantes : des femmes qui luttent en Amérique latine, Collectif, éd. Dehors

« Je suis une enfant sauvage, innocente, libre et en pleine nature. J’ai tous les âges, mes grands-mères vivent en moi. Je suis sœur des nuages. Je ne sais que partager. Je sais que tout appartient à tout le monde et que tout est vivant en moi. Mon cœur est une étoile, je suis une fille de la terre. » Extrait de chants médicinaux mexicains.

L’orage qui vient, Louise Mey, éd. La ville brûle

Un roman jeunesse puissant et évocateur ! Dans un décor planté par l’autrice de polars Louise Mey, on suit l’héroïne, Mila, 15 ans, qui vit avec sa mère et les autres femmes du Hameau. La communauté solidaire et isolée se pensait à l’abri, mais leur harmonie va bientôt se trouver menacée…

À découvrir également :

  • Des paillettes sur le compost, écoféminismes au quotidien, Myriam Bahaffou, éd. Le passager clandestin, 208 p., 19 euros. 
  • Mangeuses, histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l’excès, Lauren Malka, éd. Les Pérégrines, 288 p., 20 euros.
  • La subsistance, une perspective écoféministe, Maria Mies et Veronika Bennholdt-Thomsen, éd. La lenteur, 352 p., 24 euros. 
  • Il est où le patron ? Chroniques de paysannes, Maud Bénézit et les Paysannes en polaire, éd. Marabulles
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