
Edito
Pour une fois dans l’édito de notre gazette mensuelle, pas d’actu, pas de philo, pas de constat déprimant… cette fois je voudrais juste dire merci.
Depuis plus de 23 ans maintenant, j’habite à Longaulnay. Je suis installé en pleine campagne entouré de champs, de pâturage et de bocage, de cours d’eau, puisque le Linon possède plusieurs affluents, dont le Romoulin, qui prennent leur source sur ces terres humides.
Je les connais quasiment par cœur ces endroits… Une de mes passions est d’observer en toute saison la faune qui s’y trouve, oiseaux mais aussi terrestre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a du monde: entre les buses, les faucons crécerelles, les accenteurs mouchets, les grives musiciennes, les rouges gorges, les mésanges, les chardonnerets, les pinsons, les pic épeiche, pies, corneilles, fauvettes etc…
Évidemment, les ragondins qui depuis quelques années prennent leurs aises, mais aussi les chevreuils, les renards, les martres, les sangliers, les lièvres, les blaireaux, les hérissons, les belettes et tous les petits rongeurs.. et depuis plus récemment quelques échassiers qui viennent nous rendre visite et s’installent comme les hérons garde boeufs que l’on voit de plus en plus près des vaches dans nos champs, des aigrettes… et des migrateurs comme les cols verts qui affectionnent particulièrement nos petites mares… Il y a aussi une faune aquatique qui est de retour: des anguilles, des truites fario, et même plus au nord de notre territoire, le saumon… La loutre, longtemps disparue, commence à laisser ses épreintes et ses empreintes dans la région autour du Linon, de la Rance, du côté de Rophémel. Pour qui observe et contemple, on recommence à CO-Habiter.
Bref, la majorité de ces observations se font dans les champs, les prairies, les bosquets, les bordures de cours d’eau. Tout autant d’endroits qui appartiennent à des agriculteurs qui les exploitent. Aussi je voudrais leur dire merci. Merci de permettre encore toutes ces observations et de maintenir les conditions d’une vie encore riche et variée autour de chez nous.
Nous devrions inventer un statut de gardien. Car lorsque je vois la richesse de toute cette faune dans nos campagnes, des milieux aquatiques, de certains couverts forestiers, qui sont tout autant d’enjeux majeurs pour la qualité de nos milieux de vie au regard du climat, des inondations, de l’érosion de la biodiversité, il est impossible dans l’avenir de ne pas faire du monde agricole un gardien de cette richesse, voire de le rémunérer et le valoriser pour ce rôle. Cela changerait sans doute de cette époque où il est plus facile de le montrer du doigt en multipliant les contraintes qui contractent l’activité agricole et délocalisent la production qui nous nourrit.
Bien sûr tout n’est pas parfait. Et l’on connaît évidemment l’effet des intrants sur l’eau, les sols et même désormais la couverture atmosphérique. Les pratiques doivent s’adapter. On connaît aussi les effets de ces accords internationaux déloyaux qui créent des distorsions de concurrence sur les prix au détriment de la volonté d’une agriculture vertueuse: là aussi le contexte international devrait s’adapter pour permettre à ces pratiques vertueuses de devenir la norme: redonner du sens, de la fierté et une viabilité à une production alimentaire territorialisée que l’on est fier de consommer en toute confiance.
Il n’en demeure pas moins que lorsque je me promène dans ces prairies, j’ai encore de ces élans de bonheur de me sentir en pleine nature. Lorsque je croise un coquelicot, une primevère ou un lit de jonquille sur la berge d’un cours d’eau en plein champ, ou encore un tapis d’ail des ours qu’un agriculteur a planté un jour dans un bosquet. Je ressens plein de gratitude pour ces gardiens… et je me dis que vu les terres dont ils sont responsables et vu que c’est sur ces terres que se trouvent les cours d’eau, les zones humides, les arbres, la végétation, la faune si indispensable à la qualité de vie en général et à l’équilibre des écosystèmes, il est impossible de ne pas dire à ces agriculteurs, et de ne pas considérer qu’ils sont gardiens de quelque chose de précieux.
Je me sens privilégié en tout cas d’avoir tout ça à portée de chez moi, de pouvoir y accéder doucement comme un animal quelconque et profiter du spectacle sans me faire virer à coup de fourche.
Alors à mes agriculteurs voisins que je connais bien, ou que je connais moins, voilà, je voulais vous dire merci. Grâce à vous je vois de belles choses, de belles ambiances, une campagne vivante, des lumières fabuleuses au gré des saisons. Ici la vie est belle.
Corto Fajal
Vie de l’asso
Nouveau : annuaire des producteurs locaux
Le marché ambulant a pris fin mais vous souhaitez continuer à vous régaler des bons produits locaux de notre territoire ? Retrouvez les producteurs du marché ambulant et leurs points de desserte, que ce soient sur les marchés, sur leur lieu de production, un magasin de producteurs ou sur internet avec l’annuaire des producteurs locaux téléchargeable sur le portail de BVBR.
Vous l’avez compris, la promotion d’une alimentation saine et locale reste une de nos priorités !
Les infos du tiers-lieu
Le mercredi 1er octobre, le Tiers Lieu ouvre ses portes !
A l’occasion de l’opération “Vivez l’expérience Tiers Lieu” organisée partout en France du 29 septembre au 5 octobre, Les Serres ouvrent grand leurs portes pour vous faire découvrir un lieu magique et dépaysant à souhait. L’occasion aussi de rencontrer l’équipe, toutes ces fourmis qui œuvrent jour après jour avec une constance inégalée pour semer les graines d’une société solidaire dans laquelle confiance, partage et lien social ont du sens.
Au programme :
- Visite guidée du lieu
- Atelier “Création d’un mandala végétal” de 14h à 17h sous la houlette de Sylvie. Venez découvrir les bienfaits d’un mandala végétal au couleur de l’automne.
Le mercredi, j’ai Tiers lieu !
Venez profiter chaque mercredi de nos ateliers gratuits et accessibles à tous. N’hésitez pas à franchir nos portes pour partager avec nous le plaisir de se retrouver dans cet endroit en dehors des sentiers battus. Découvrez le programme complet ci-dessous.
Vendredi 10 octobre à partir de 19h30, guinguette avec les “Z’Armoires Blindées”
Et hop, une nouvelle guinguette à ne louper sous aucun prétexte : c’est la dernière de l’année, il y aura du rougail saucisses pour se réchauffer. Ambiance garantie avec les Z’Armoires Blindées. Du folk, du rock et des chansons engagées comme on les aime !
Bar, petite restauration et bonne ambiance assurée. Et parce que Les Serres riment avec solidarité, tous les bénéfices sont reversés au profit du projet de maraîchage solidaire. Se faire plaisir tout en étant solidaire, c’est top, non ?
Cultivons ensemble la solidarité
Après une saison estivale productive à souhait, avec près de 5 tonnes de légumes livrées au Resto du Coeur depuis le mois de juin, la récolte des carottes et des courges prend le relais tandis que les poireaux, radis noirs et épinards poussent tranquillement. Un grand merci à Laurent, notre maraîcher, et à tous ceux ou celles qui sont venu.e.s lui prêter main forte durant l’été.
Envie de soutenir le maraîchage solidaire ?
Les possibilités sont nombreuses et accessibles à tous :
• Offrir un coup de main, ponctuel ou régulier, selon vos disponibilités et les besoins du moment
• Participer aux guinguettes solidaires, dont l’intégralité des bénéfices est reversée au projet.
• Louer l’espace guinguette pour vos événements privés ou associatifs, et ainsi contribuer à cette belle aventure collective.
Dates à retenir
- Mercredi 1er Octobre de 14h à 17h : Portes ouvertes et atelier mandalas animé par Sylvie
- Mercredi 8 octobre de 14h à 17h : Jeux de société aux Serres avec Anne-Marie
- Vendredi 10 octobre à partir de 19h30 : Guinguette avec les Z’Armoires Blindées
- Mercredi 15 octobre de 14h à 17h : Atelier broyage de déchets “Valoriser vos déchets verts gratuitement”, en partenariat avec VALCOBREIZH avec Florent
- Dimanche 19 octobre de 9h30 à 16h : randonnée sur la 17ème étape de la GTBR
- Mercredi 22 octobre de 14h à 17h : Atelier loisirs créatifs “feuilles d’automne : imagination et créativité de saison” animé par Nolwenn
- Mercredi 29 octobre : Atelier d’écriture animé par Pascaline
Brin de culture
Rentrée littéraire : objet écolo non identifié
La nature n’est plus un simple décor : elle devient personnage, refuge ou menace.
Quitter la vallée de Renaud de Chaumaray ou Les éléments de John Boyne illustrent cette tendance à la reconnexion avec le vivant, souvent dans une perspective écologique ou poétique.. D’autres livres dégagent des pistes d’atterrissage, nos tourments sont comme arraisonnés par leur tournure : nul optimisme mal dégrossi, ni techno-solutionnisme béat, c’est bien au contraire l’imaginaire mis à contribution.
Tovaangar, Céline Minard, éd. Rivages, 685 p., 23.50€
Avec « Tovaangar », Céline Minard nous offre une version lumineuse du monde d’après. De nouvelles lois, de nouveaux codes, un nouveau langage… Autour de ce qui reste d’une ville, Los Angeles, renommée Hidden, elle campe un univers d’êtres insolites et fascinants. Des déserts aux canyons, en passant par les forêts et le cours de l’eau, ils découvriront une faune et une flore luxuriantes. Êtes-vous prêts à vous réenchanter ?
L’arbre de l’homme, Patrick White, traduit de l’anglais (Australie) par David Fauquemberg, éd. Au vent des îles, 572 p., 27€
Voici l’histoire d’une vie simple, celle de Stan Parker, de sa femme, de ses enfants et petits-enfants. De leur rapport à la terre, aux arbres. C’est un magnifique hymne à la nature. Chaque geste écrit, décrit, est découpé aussi nettement que s’il était filmé. Il y a plusieurs moments de grâce, à faire vibrer nos imaginaires : les scènes de déluge ou d’incendie, par exemple.
Ce roman de près de 600 pages est une formidable saga qui se déroule sur tout un siècle, le Vingtième. Celui des grands chocs. Celui des paradoxes insolubles.
Imaginez que vous ayez dans les mains une traduction inédite de Jim Harrison, de Richard Ford (Une saison ardente) ou de Cormac Mc Carthy (La Route), sauf que tout ceci se passe dans le bush australien, et non aux États-Unis.
L’âge d’eau, Benjamin Flao, en 2 tomes, éd. Futuropolis
Dans un pays sous les eaux, L’âge d’eau marie dessin époustouflant, personnages forts, avec une bonne pointe de comédie humaine… Benjamin Flao imagine la fin de notre monde. Source de peur pour les uns, de liberté pour les autres, ce changement a des répercussions inattendues et souvent pleines d’espoir. Beau et bouleversant.
La Folie Océan, Vincent Message, éd. du Seuil, 372 p., 22€
Voici la force romanesque dans son plein exercice : convoquer tous les points de vue sur la menace qui pèse sur l’océan, sans manichéisme, sans fuir la complexité. Dans un texte ramassé auprès d’hommes et de femmes qui décident ou subissent. A rapprocher du fabuleux diptyque L’âge d’eau, écrit et dessiné par Benjamin Flao : une ode à la bonhomie qui nous sauvera, au rêve qui provoque le sursaut, à l’imaginaire contre la peur et la prostration.
Recette du mois
Une recette réconfortante pour se réchauffer !
Crumble de légumes de saison
Ingrédients :
- Environ 300g de légumes cuits vapeur.
- 4 cuillères à soupe de crème fraîche ou crème végétale
- 1 cuillère à soupe de farine
- 4 cuillères à soupe de flocons de céréales
- 1 cuillère à soupe d’eau
- noisettes ou noix concassées
- 3 cuillères à soupe d’huile d’olive
- épices, sel ou gomasio
Préchauffer le four thermostat 6 soit 180 degrés.
Huiler un moule et y placer les légumes cuits en tranches fines.
Faire la pâte à crumble : mélanger la farine, les flocons, l’eau, les noisettes ou noix, l’huile d’olive le sel ou gomasio.
Faire la sauce : crème + épices selon vos envies ( curry, paprika, muscade, garam massala , coriandre …) .
Recouvrir les légumes de la sauce + pâte à crumble .
Enfourner 20-25 minutes.
Bon appétit !!!