Contre les pénuries, manger local – Newsletter du 03-06-2022

En 1945, nos ainés ont mis fin au dernier conflit mondial ouvert, avec l’émergence d’un monde libre et démocratique à l’ouest. Le premier objectif, après la reconstruction de l’Europe, a été de tisser des liens indéfectibles afin d’assurer la paix en Europe et au-delà. La relance des économies, du fait des besoins importants, a conduit à multiplier le commerce international. L’avènement du « libre échange » a fait le reste, et aujourd’hui tous les produits voyagent d’un bout à l’autre de la planète. Ce modèle, qui s’est étendu aux pays de l’ancien bloc de l’ouest et jusqu’à la Chine, devait assurer la paix, supprimer la faim, et assurer la couverture de tous nos besoins.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Non seulement les problèmes d’hier ne sont pas résolus, mais cette mondialisation a eu des conséquences sur l’emploi, l’environnement, le climat, la santé publique… Et les différentes crises qui nous frappent depuis quelques temps remettent tout ce système en question. Qui aurait prédit qu’au 21ème siècle les pénuries se multiplieraient ? Energies, électronique, alimentation… Les crises d’approvisionnement se succèdent. Alors qu’en 1940 les femmes remplaçaient les hommes aux champs, assurant tant bien que mal l’alimentation du pays, aujourd’hui nous sommes à la merci d’un virus, d’un conflit, d’un phénomène climatique. A force d’externaliser, nous n’avons plus les moyens de notre sécurité alimentaire. L’approvisionnement en moutarde, autrefois cultivée en France, est tributaire du Canada ou de l’Ukraine.

Aujourd’hui on nous dit que tout doit changer, et effectivement tout doit changer. Il faut que nous nous redonnions les moyens de notre indépendance. Cela ne doit pas se traduire par une bunkérisation derrière des frontières étanches, mais on doit être à même d’assurer nos besoins vitaux.

Et c’est dans ce contexte, où nous prenons conscience des dérives passées, que l’obligation d’affichage de l’origine de la viande et des produits laitiers en France est supprimée. Cette mesure qui avait fait suite au scandale de la viande de cheval a été abrogée au premier janvier, suite à une plainte déposée par le groupe Lactalis qui met en concurrence les producteurs français et étrangers. Et cela pose encore une fois la question du bon sens des politiques appliquées.

Nous ne le répéterons jamais assez : les circuits courts et la production locale sont les meilleurs outils pour faire face à cette crise qui s’installe. L’inventivité restant une qualité humaine, ils existent sous des tas de formes différentes : marchés locaux, magasins de producteurs, AMAP, marchés de producteurs, marchés ambulants…)Les acteurs sont là, ça ne fonctionne que si les consommateurs s’impliquent également. Et la multiplication des initiatives entraîne la formation d’un système vertueux.

A propos d’initiative, nous vous avons fait part du lancement de notre nouvelle opération de plats préparés à petits prix, qui va se mettre en place ce mois-ci. Ainsi, le 24 juin, ce sont 250 plats qui pourront être livrés sur commande sur le marché ambulant de BVBR. Dans ce cadre, parce que nous sommes une association citoyenne d’habitants, nous vous proposons de participer le 23 juin à la confection de ces plats à base des produits locaux du marché, sous la houlette bienveillante de Sylvie. L’occasion des nous retrouver dans un moment convivial, d’échanger et d’apprendre une recette avec une cuisinière hors pair.

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